Séance tenue à la Bibliothèque Royale à Bruxelles, le 16 januari 2016

Vergadering in de Koninklijke Bibliotheek te Brussel op 16 januari 2016

 


Liesbeth CLAES, Oosterse tegenkeizers of loyale vazallen? De muntslag als bron voor de regionale en keizerlijke ambities van de derde eeuwse oosterse pretendenten

Deze lezing ging in op de keizerlijke ambities van de oostelijke usurpatoren in de derde eeuw. In deze eeuw werd het Romeinse rijk geplaagd door verschillende problemen. Muntstandaarden devalueerden, de grenzen lagen constant onder vuur door invallende barbaren en epidemieën teisterden de bevolking. De keizer kon echter niet overal tegelijkertijd zijn waar zijn aanwezigheid nodig was. In het oosten had deze situatie al geleid tot de creatie van een nieuwe functie, die van rector orientis. Als keizerlijke plaatsvervanger was deze officier direct verantwoordelijk voor het bestuur van alle oostelijke provincies. Toch kon deze positie niet de opkomst van enkele machtige leiders, zoals Uranius, de Macriani broers, Vaballathus en Saturninus, verhinderen. In de antieke en moderne literatuur worden zij vaak als directe keizerlijke troonpretendenten beschouwd. Na analyse van hun muntboodschappen, veelal de enige directe bron die van hun leiderschap bewaard is, blijkt dat op uitzondering van de Macriani broers dat zij eerder geneigd waren om een lokale leider te zijn. Gaandeweg hun leiderschap blijken hun keizerlijke ambities wel te groeien van medekeizer naar directe tegenkeizer. Vaak luidde die laatste ambitie ook het einde van hun leiderschap in. De Macriani broers daarentegen propageerden zich op hun munten meteen als de legitieme opvolgers van de gevangengenomen Valerianus. De lezing liet dus zien dat munten waardevolle bronnen blijven bij de reconstructie van de institutionele crisis van de derde eeuw, en geven ook meer inzicht hoe supraprovinciale gevoelens de latere tetrarchische verdeling van het keizerrijk kunnen beïnvloed hebben.
Meer lezen over de Romeinse tegenkeizers en hun muntslag? De spreekster publiceerde onlangs het artikel “Coins with Power? Imperial and local messages on the coinage of the usurpers during the second half of the third century (AD 253 - 285) in het Jaarboek Koninklijk Nederlands Genootschap voor Munt- en Penningkunde 102 (2015), 15-60.

Jean-Marc DOYEN, L’« obole à Charon » : mythe ou réalité ?

Le fait de déposer des monnaies dans des tombes n'apparaît pas à date très haute dans le monde grec. Si l'on excepte le cas d'une obole d'argent découverte près de la bouche d'un défunt inhumé dans le second quart du Ve s. dans le cimetière nord de Corinthe, il faut attendre un demi siècle pour voir le rite mentionné plus régulièrement. Quelques cas sont en effet connus en Italie du Sud, par exemple à Poséidonia/Paestum, à la fin du Ve s. C'est seulement au cours du siècle suivant que l'on voit réellement se développer la pratique, sans qu'elle ne devienne réellement fréquente : on la rencontre aux IVe/IIIe s. en Étrurie mais plus tard encore, au IIe s. av. notre ère, dans la plaine du Pô. En Tripolitaine comme en Espagne, les contextes funéraires avec dépôts de monnaies sont de la même époque. À Rome, le rite ferait son apparition tardivement, vers la fin de la République. Le nom latin pour ce dépôt, naulum ou portorium, fait effectivement référence au droit de douane créé par Rome vers 195 av. J.-C., mais le fait d’appliquer un nom technique bien daté n’implique pas ipso facto que le geste ne soit pas plus ancien, ou même plus récent.
Dès lors, la date d’apparition simultanée de monnaies dans certaines tombes de Grèce, d’Italie, d’Afrique du Nord, et chez les Celtes bien avant l’influence de Rome, interdit d’y voir une « obole à Charon » stricto sensu. Ce mythe, celui de devoir payer un passeur faisant franchir un fleuve aux âmes des défunts, auquel se réfèrent les archéologues depuis toujours, est sans réel fondement. Il semble n’être finalement qu’une mise par écrit d’époque hellénistique tardive, voire d’époque impériale, d’un geste certes largement répandu, vaguement attesté dans la littérature d’époque classique, mais qui ne concernait sans doute qu’une frange de la population et qui, de toute façon, disparaît des sources écrites dès la fin du Ier s. de notre ère alors que le dépôt de monnaies en contexte funéraire se poursuit pendant toute l’Antiquité et durant le haut Moyen Âge jusqu’au VIIIe s., dans des contextes qui n’ont alors plus aucun lien avec d’hypothétiques mythes grecs et romains.
L’examen du numéraire provenant de tombes à incinération fouillées récemment en Gaule septentrionale, en appliquant aux recherches de terrain un protocole minutieux mis au point en 2012 seulement, a permis des avancées majeures. Les données nouvelles permettent de distinguer deux groupes de pièces. La monnaie « de passage », en principe unique, a généralement accompagné le défunt sur le bûcher. Les monnaies « de représentation », en nombre variable, jouent un autre rôle et constituent des suites narratives destinées aux participants plus qu’au défunt. Ces pièces semblent avoir fait l’objet d’un choix iconographique, du moins certaines d’entre-elles. Leur disposition dans l’espace n’est pas aléatoire ; leur nombre, leur emplacement dans la sépulture, les images qu’elles portent et leur association, semblent suivre des règles qui nous échappent encore largement. Dès lors, une méthodologie rigoureuse menée de front avec l’analyse anthropologique est nécessaire afin de mettre en évidence des mises en scène parfois complexes.

 

 

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