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Séance tenue à la Bibliothèque Royale à Bruxelles, le 19 décembre 2009
Vergadering in de Koninklijke Bibliotheek te Brussel op 19 december 2009
Présents – Aanwezig : Mmes C. Arnould, M. Lakakis-Marchetti, Gh. Moucharte, F. Steyaert et V. Van Driessche en Dhrn. Ph. Bodet, A. Bruylandt, Y. De Craemere, J.-L. Dengis, H. Dewit, R. Dillen, Ch. Doyen, M. Gheerardijn, Ph. Graulich, G. Lejeune, J. Moens, P. Pasmans, M. Rocour, Ph. Sadin, J. Schoonheyt, E. Schutyser, L. Smolderen, J. van Heesch, R. Van Laere en I. Wolfs.
Verontschuldigd : Mevr. H. Taymans, A. Van Haeperen-Pourbaix en N. Vincent en Dhrn. A. Buchet, Gh. Chanteux, G.-X. Cornet, R. De Marie, W. Faes, A. Haeck, H. Vanhoudt en R. Waerzeggers.
Le président ouvre la séance à 14h30.
M. van Heesch signale le nouveau projet du numismate suisse P. Divo dans le domaine de la numismatique du Hainaut du Moyen-Âge. Il communique également l’achat, par le Cabinet des Médailles, de la collection de notre confrère H. Pottier, spécialiste de monnaies byzantines en bronze; par cet achat, la collection du médailler national se range, pour ce monnayage, parmi les plus importantes au monde. Enfin, il signale que Mlle Steyaert a terminé le travail d’inventaire de la collection des médailles religieuses du Cabinet des Médailles; cet ensemble d’environ 1.250 pièces peut dorénavant être consulté sur le site belgica.kbr; elle continue son travail avec l’inventaire du don Duverger.
M. Smolderen signale le décès de Mlle Mina Martens *, ancienne archiviste de la Ville de Bruxelles et titulaire du jeton de notre Société, tandis que M. van Heesch annonce la mort de notre confrère le prof. Raymond Bogaert. Les membres observent une minute de silence en leur honneur.
Mme Van Driessche donne une conférence sur le prix du bronze en Grèce Antique. Les monnaies de bronze apparaissent au Ve siècle, donc après celles en argent, c’est-à-dire à un moment où l’économie était déjà monétarisée, notamment en Sicile. De là, l’usage des monnaies en bronze s’est répandu dans tout le monde grec et hellénistique, et on connaît, à titre d’exemple, des monnaies de bronze émises en Egypte ptolémaique pesant jusque 100 g. Ces émissions en bronze portent parfois des symboles ou des lettres marquant leur valeur, mais cela reste plutôt l’exception ; par ailleurs, il n’y a pas de relation directe entre la valeur marquée et le poids de ces pièces, ce qui indique qu’elles circulaient à un cours surévalué, par opposition aux monnaies sans marques, qui circulaient à leur valeur intrinsèque. La conférencière s’est efforcée de déterminer cette valeur intrinsèque, ou en d’autres termes, le prix du bronze. Un compte athénien du dernier quart du Ve siècle précise que 1 talent d’étain coûtait 230 drachmes, contre 35 pour le cuivre. Selon qu’on prend un alliage composé de 11/12 de Cu et 1/12 de Sn ou 9/10 de Cu et 1/10 de Sn, la valeur du bronze se situe entre 51 et 54,5 drachmes par talent, ce qui correspond à un rapport argent-bronze de respectivement 117 ÷ 1 ou 110 ÷ 1. Le système monétaire sicilien incluait une litra en argent de 0,87 g, que l’on a mise en rapport avec la plus lourde litra en bronze frappée en Sicilie, celle de Lipara, qui pèse 108 g, ce qui donnerait un rapport de 125 ÷ 1 entre l’argent et le bronze, car les deux litrai, en argent et en bronze, devaient être équivalentes. De la même manière, si on admet que le statère pondéral athénien est une survivance du statère pré-monétaire en bronze, et qu’il a pour équivalent le statère monétaire attique en argent, un statère (pondéral) de bronze coûtait naturellement un statère (monétaire) d’argent, soit 2 drachmes (si on revient au prix des métaux composants, on obtient une équivalence de 1,7 à 1,8 drachmes au lieu de 2 drachmes, la différence s’expliquant par le coût de la mise en œuvre du métal). À Athènes, le rapport argent-bronze aurait donc été indiqué par le rapport entre le poids du statère pondéral et celui du statère monétaire, ou encore entre la mine pondérale et la drachme monétaire, toutes deux valant un demi-statère. On sait que la mine pondérale pesait à l’origine 100 drachmes monétaires, mais cette valeur est passée à 105, puis à 138 et finalement à 150 drachmes, ce qui traduit une évolution du rapport argent-bronze de 100 à, finalement, 150 ÷ 1. On peut sur ces bases restituer le poids du chalque en bronze, partant de son équivalent en argent (1/48 de la drachme de 4,35 g, soit 0,0906 g) : 9,06 g, soit 1/48 de la mine de 435 g.
Dhr. van Heesch trekt de aandacht op het feit dat de term brons de facto een veelvoud van koper-tin-legeringen dekt, vaak gelegeerd met nog andere metalen; de term wordt soms zelfs oneigenlijk gebruikt voor munten in zuiver koper; hij stelt zich dan ook de vraag of uitspraken over de prijs van “brons” (t.o.v. die van zilver) wel zinvol zijn zonder daaraan een analyse te koppelen van de legering waarnaar de bronnen verwijzen.
Dhr. van Heesch geeft vervolgens een lezing over Generaal Juan Van Halen en het eerste Belgische draagteken. Juan Van Halen was geboren in Spanje, uit een familie die oorspronkelijk stamde uit Weert (NL) en naar Spanje was uitgeweken. Hij was niet alleen een held van de Septemberdagen in Brussel in 1830, maar had ook al meegevochten in de slag bij Trafalgar en in de Spaanse opstand tegen de Fransen. Zijn militaire loopbaan in België was van korte duur, want hij kwam al snel in conflict met het Voorlopig Bewind. Ter herinnering aan (zijn prestaties tijdens) de Belgische Omwenteling, liet hij op zijn kosten een medaille ontwerpen door Veyrat, en die gekend is in brons en zilver (toentertijd verkocht aan resp. 1,5 en 5 gulden).
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Het draagteken in kwestie werd gemodelleerd naar deze medaille, en de generaal-avonturier kende op eigen kosten een genummerd exemplaar in zilver of brons toe aan oud-strijders van de Belgische Omwenteling (uit de archiefstukken die de spreker kon raadplegen, blijkt dat er ook een exemplaar in goud zou zijn gemaakt, op kosten evenwel van de ontvanger van het kenteken; dit stuk is echter niet teruggevonden; wel zijn er vergulde exemplaren gekend). De oud-strijders kregen ook een brevet, met de vermelding van hun leeftijd, hun wapenfeiten, hun woonplaats, hun beroep en het nummer van het draagteken (het hoogst gekende nummer is overigens 382). Verschillende ontvangers verdienen een speciale vermelding : zo kreeg majoor Stieldorff, één van de leiders van de opstandelingen, het eerste exemplaar; het nummer 100 werd toegekend aan kapitein Parant, ook gekend als de producent van een bekend draagteken bestaande uit een doodskop in lood.
M. Smolderen précise qu’il n’est pas impossible que la médaille qui a servi de modèle ait été frappée, non pas à Bruxelles, mais bien par la Monnaie de Paris.
Le président clôture la séance vers 16h, tout en souhaitant de Bonnes Fêtes aux membres et leurs proches.
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* Une biographie détaillée de Mina Martens (1914-2009) a paru dans les Annales de la Société royale d’archéologie de Bruxelles, 58, 1981, p. 5-26. Voir aussi l’étude de M. André Vanrie, Les Archives et les archivistes de la Ville de Bruxelles, dans Cahiers Bruxellois – Brusselse Cahiers, XXXIX, 2006-2007, p. 11-46. On trouvera des In memoriam dans Cercle d’histoire de Bruxelles et extensions, 106, décembre 2009, p. 8 ; dans Bulletin d’information de la Société royale d’archéologie de Bruxelles, 58, décembre 2009, p. 9-11 ; dans Cahiers Bruxelles – Brusselse Cahiers, XLI, 2009-2010, p. 3-4 et dans Revue belge d’Archéologie et d’Histoire de l’Art, LXXIX, 2010, sous presse.
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